AIT SAADA, mon village natal

AIT SAADA, mon village natal

Récits et Images de la lointaine Kabylie ou les Chroniques d'un terroir déchiré entre traditions et modernité.


Senteurs de Cap-Matifou

Publié par Idir AIT MOHAND sur 13 Mars 2010, 08:00am

Catégories : #Mes articles

S’il est interdit de jeter des ordures, pourquoi nous croulons sous des tas d’immondices !

Pour blaguer un peu, en voici une. Lors d'un défilé du 14 Juillet à Paris, un étranger qui se trouvait là en spectateur, regardait passer la troupe de cavalerie quand il eut un malaise. Malgré toutes les tentatives des secouristes qui essayèrent de le réanimer, le bonhomme resta allongé sur le pavé sans aucune réaction. Si ce n’était la présence sur les lieux d’un de ses semblables, il aurait sombré dans le coma pour longtemps. Ayant compris le malaise de son compatriote, l’autre traversa le trottoir, alla vers la chaussée, prit une crotte de cheval qu’il mit sur le nez du type qui ouvrit instantanément les yeux, inspira un bon coup avant de lancer : riht-bledi ! « Senteur de mon pays », puis de se relever comme si de rien n’était. En fait, il était tellement pris de nostalgie, qu’il eut ce vague à l’âme qui avait failli lui coûter la vie.

Un bousier ne peut pas vivre en dehors de son milieu naturel, il a besoin de la fiente dans laquelle il évolue. Juste en face, sur ce lieu maudit qui fut, autrefois, un domaine de prestige, les bousiers en tout genre n’arrêtent pas de m’embêter avec leurs ordures qu’il viennent déposer à la sauvette. Il m’est arrivé d’en venir, presque, aux mains avec quelques individus qui venaient avec leurs camions pour décharger leurs cargaisons. Les réclamations à qui de droit n’ayant servi à rien, il me fallait trouver un moyen de dissuasion que j’ai utilisé pendant un temps. Je faisais le guet et dès je voyais quelqu’un arriver, je le prenais en photo sans lui adresser la parole. Craignant des poursuites après ce geste, l’individu redémarrait sans décharger sur le moment, ce qui ne l’empêchera pas de revenir la nuit et me réserver une surprise au matin.

Décharge de la Brise​​​​​​​

Je rappelle que cette ferme d’en face, avant de devenir ce qu’elle est aujourd’hui, fut la propriété du maire de Cap Matifou puis cédée en 1962 à un caïd. Ancien capitaine de la guerre de 1914 à 1918, chevalier de la légion d’honneur et autres distinctions, ce caïd laissa derrière lui toute une légende dont un de ses fils est toujours présent sur ce lieu maudit. Pour en savoir plus, je vous invite à cliquer sur : (Le dernier des Mohicans) pour lire l’incroyable destin d’une famille « hors normes » qui, peut-être, continue sa trajectoire de l’autre côté de la méditerranée. A travers cet article, je jette une bouteille à la mer avec l’espoir qu’elle soit retrouvée par la descendance d’une femme hors du commun, appelée : La Caïda.

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