AIT SAADA, mon village natal

AIT SAADA, mon village natal

Récits et Images de la lointaine Kabylie ou les Chroniques d'un terroir déchiré entre traditions et modernité.


Proverbes du terroir

Publié le 24 Avril 2013, 11:26am

Citation de mon cousin Hamid
"Je ne crains pas outre mesure la vieillesse dont les maux me font peur"

Je rajouterais

"Je ne crains pas le masque de vieillesse dont le déguisement involontaire est difficile à porter"

Qui ne souhaite pas vivre longtemps, mais comme on dit chez nous, les maux n'attendent que la vieillesse pour se manifester et prendre le dessus.


D’après les anciens, il y a trois choses à ne pas faire 

1 - Celui qui n’a pas de quoi faire son repas mais se permet de lancer des invitations.

2 - Celui qui ne peut pas se défendre cependant il provoque tout le monde.

3 - Celui qui a une fille idiote et qui exige une dot impossible.


La vérité
Quelle est la distance qui sépare la vérité du mensonge ? Réponse : à peine quatre doigts, entre ce que voit l'oeil et ce que l'oreille entend.

 

Proverbes du terroir
Là où ton coeur va, ton pied ira 

Quand les meuniers se disputent, fais attention à ton blé

Si l’ascension t’a été très facile, fais attention à la descente

La main que tu ne peux pas mordre, il faut l’embrasser

Celui qui déjeune avec le mensonge, de quoi sera fait son dîner

Il vaut mieux vivre peu comme un lion que longtemps comme une brebis

Une poignée de guêpes fait plus de mal qu’un sac de mouches

Aller doucement, c'est rejoindre ceux qui sont devant et être rejoint par les autres
Si la parole est d'argent, le silence est d'or 


La gifle

Une jeune femme dans tous ses états alla se plaindre auprès de son père pour avoir reçu une gifle de son mari.

Sans hésiter, le père lui balança deux gifles et lui recommande de retourner chez son mari et lui dire cette phrase : tu as osé gifler ma fille ! Moi je me suis permis de donner une double claque à ta femme.

Moralité  

1 - La fille a récolté trois gifles pour  avoir voulu envenimer une petite querelle sans importance entre elle et son mari, une leçon qu’elle méditera à l’avenir.  

2 - Le père blessé dans ses sentiments encaissa mal le chagrin de sa fille, il fallait le faire savoir à son gendre.

3 - Le mari se sentant touché dans sa dignité d’époux, fera tout pour éviter d’autres disputes.

Cet autre exemple à l’opposé du précédent démontre bien ceux qui ne font qu’aggraver les conflits en l’absence de sagesse. C’est le cas d’un gendre qui alla se plaindre auprès de son beau-père des agissements de son épouse. Il se vit répondre textuellement : une pastèque qui se gâte revient à son propriétaire, si ma fille ne te plait pas, tu t’en sépares un point c’est tout.

 

Les deux amis 

Un hôte recevant son ami venu lui rendre une visite improvisée dont il ne voulait pas, l’accueillit en ces termes :

 - Je jure par le destin qui t’a fait venir aujourd’hui pour repartir demain matin que je suis très content de te revoir mon ami.

Et l’autre de répliquer à son hôte :

- Je jure, moi aussi, par le destin qui a voulu que je vienne aujourd’hui pour repartir la semaine prochaine que je suis également heureux d’être parmi vous.

 

Les durs

Deux colosses d’une force extraordinaire se rencontrent. En fait l’un des deux avait entendu parler de l’autre et voulait se mesurer à lui dans son moulin à grains. Pour le tester, il emporta un sac de blé à moudre puis aborda le meunier en prenant quelques grains de son blé qu’il écrasa entre le pouce et l’index les réduisant en farine. Il exigea une mouture aussi fine que celle qu’il fit tomber dans la paume de sa main gauche. Le meunier, ayant compris le scénario, mit une main sur l’énorme cylindre pour bloquer la machine et tendit son oreille de l’autre main pour demander à son interlocuteur de répéter ce qu’il voulait lui dire.

 

Le melon

Un grassouillet avait emmené un travailleur journalier pour fendre du bois en prévision de l’hiver. Pendant que le pauvre ouvrier suait de plus belles, le grassouillet allongé à l’ombre d’un frêne n’arrêtait pas de lui lancer des boutades telles que : tiens, ça fend comme du melon !

Ne pouvant plus supporter l’attitude de son employeur, l’ouvrier jeta la masse par terre, jura de ne plus en manger et l’invitait à se rassasier de son melon tout seul.

 

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